Cela semble incroyable, mais il n’existait pas de définition de « planète » avant 2006. Cette année-là, les astronomes avaient une grande réunion et ils se sont mis d’accord sur une définition. On aurait pu choisir que tout ce qui tourne autour du Soleil est appelé planète : il y en aurait eu des milliers… Mais on a choisi une autre solution.
Pour la comprendre, il faut retourner un peu en arrière : en 1801, Giuseppe Piazzi, un astronome italien, découvre un objet qui se balade entre Mars et Jupiter. On le nomme planète : la planète Ceres… Sauf que dans les années qui suivent, on en trouve d’autres entre Mars et Jupiter et finalement les astronomes décident de les baptiser astéroïdes et pas planètes.
En 1930, on découvre Pluton au-delà de Neptune. Là aussi, on finit par se rendre compte qu’il n’est pas seul. Mais alors qu’il n’avait fallu que quelques années pour découvrir d’autres objets entre Mars et Jupiter, il faudra des décennies pour trouver d’autres objets au-delà de Neptune.
Du coup, entre-temps, l’idée que Pluton était une planète comme les autres s’était enracinée. Mais avec l’accumulation des découvertes, les astronomes ont finalement pris la décision d’arrêter de l’appeler planète.
Il ne faut pas être triste pour Pluton, cela reste un objet intéressant. Il ne faut pas non plus être triste que ça change : par définition, la science évolue constamment – les nouvelles découvertes, c’est d’ailleurs ce qui fait sa force !
Aujourd’hui, la définition des planètes est celle-ci : une planète est un corps céleste qui :
- tourne autour du Soleil,
- a une masse suffisante pour parvenir à un équilibre hydrostatique (une forme presque ronde)
- sans fusion thermonucléaire (sinon c’est une étoile)
- a nettoyé le voisinage de son orbite (aucun autre objet ne tourne trop près) – c’est ce critère que Pluton ne remplit pas car comme les astéroïdes, il se balade en groupe.
Cet article a été publié par The Conversation France – Licence Creative Commons. Auteur(e.s) : Yaël Nazé, Astronome à l’Institut d’astrophysique et de géophysique, Université de Liège