Comme tous les animaux, les humains mangent et font caca. De même que les déchets doivent sortir d’une maison, les restes de la nourriture que notre corps n’utilise pas sortent par ·le derrière et par devant.
Pour grandir, pour rester en forme et pour bouger nous avons besoin de matière et d’énergie. La matière c’est ce qui donne la taille et le poids aux choses et aux personnes. L’énergie, c’est ce qui les réchauffe, ce qui les fait bouger et se transformer.
Où est-ce qu’une personne comme toi ou un petit animal peut trouver cette matière pour grandir et grossir ? Comment trouver cette énergie qui nous réchauffe, nous fait bouger et transforme un chaton en matou ? En mangeant certaines choses, ce qu’on appelle la nourriture. Les choses que nous mangeons sont d’une part des plantes (des graines, des fruits, des légumes par exemple) et d’autre part des animaux (des vaches, des poules, des poissons…). Souvent ces plantes et ces animaux cuisinés ne se reconnaissent plus : la farine, les gâteaux, la viande, les nuggets… mais toute notre nourriture vient d’autres êtres qui étaient vivants. Les oiseaux et les souris mangent des graines de tournesol, les chats mangent des souris. Les lapins mangent des carottes, les renards mangent des lapins. Et les humains mangent des carottes et des lapins. Tous font caca.
Les êtres vivants sont formés d’organes, différents pour chaque espèce : pour les plantes, ce sont les feuilles, les tiges, les racines, etc. ; pour les animaux ce sont la peau, les muscles, le cerveau, les intestins, etc. Or ces différents organes sont tous faits de minuscules briques de matière, qu’on appelle les molécules du vivant. Comme les pièces de Légo et de Playmobil, les molécules qui forment tous les organes des différents êtres vivants sont les mêmes, ou bien elles se ressemblent beaucoup. Les molécules qui font les carottes et les renards, les souris et les chats, les enfants et les parents sont les mêmes, ou elles se ressemblent beaucoup.
La digestion : comment ça marche ?
Quand les aliments arrivent dans notre ventre, nos intestins préparent une espèce de recyclage. Les aliments sont découpés en morceaux qui sont des molécules ou des paquets de molécules (les macromolécules). C’est la digestion. L’intestin trie ces morceaux : il envoie dans le sang les molécules qui peuvent être utiles aux organes, et le reste, ce qu’il ne peut pas découper ou pas récupérer, continue son chemin jusqu’au bout, c’est le caca.
Les molécules (les petites briques) retenues dans le sang peuvent être utilisées de deux façons :
- Certaines sont employées comme matériau de construction, elles donnent de la matière aux organes du corps. Avec elles, les enfants et les chatons qui grandissent construisent leurs organes qui grossissent brique par brique ; les adultes entretiennent leurs organes qui s’usent en remplaçant par des pièces de rechange les molécules détruites.
- Mais de nombreuses molécules, en particulier le sucre, donnent aussi de l’énergie. Cette énergie sert à bouger, à chauffer le corps et à activer la construction des organes. Ces molécules sont consommées, ce qui veut dire qu’elles sont détruites, comme le bois qui brûle ou l’essence d’un moteur, pour donner de la chaleur et du mouvement. Et comme un carburant laisse de la fumée et de la cendre, les restes des molécules ainsi consommées sortent aussi de notre corps, dans l’air de notre souffle (le gaz carbonique) ou dans l’eau qui fait notre pipi.
Parfois ce qui est dans la poubelle d’une maison trouve encore son utilité. Certains animaux recyclent même le caca et le pipi. Par exemple, les renards montrent aux autres où ils sont passés en posant leurs crottes sur des pierres, et les matous en arrosant les murs de pipi qui sent bien fort. Par contre, leurs crottes, les chats préfèrent les enterrer ; il faut dire que quand des souris qui ont faim mangent des crottes de chats, elles transportent leurs microbes. Mais les lapins eux, mangent leurs propres crottes : l’herbe qu’ils avalent en vitesse n’est pas bien digérée au premier passage dans les intestins, et ça leur permet de faire des réserves à déguster plus tard dans leur terrier bien à l’abri des renards.
Cet article a été publié par The Conversation France – Licence Creative Commons. Auteur(e.s) : Christian Graff, Maître de conférences en neurosciences, Université Grenoble Alpes (UGA)