Et si, pour répondre à cette question, on rentrait à l’intérieur de notre peau ?
La peau est faite de trois couches : l’épiderme, le derme et l’hypoderme, de l’extérieur vers l’intérieur de notre corps. Elles sont toutes affectées par le vieillissement mais c’est au niveau du derme que se produit le relâchement cutané (de la peau).
Le derme, la couche du milieu, est un tissu dit conjonctif, c’est-à-dire qui sert de soutien. Il est composé de cellules appelées « fibroblastes » qui baignent dans un gel, la matrice extracellulaire. Les fibroblastes fabriquent deux types de protéines qui constituent cette matrice extracellulaire : le collagène et l’élastine. L’élastine rend le derme souple et extensible : c’est elle qui permet à la peau de reprendre sa forme quand elle est pincée ou étirée. Le collagène, quant à lui, est le soutien mécanique de la peau. En effet, un peu comme pour un matelas à ressorts, la peau doit sa résistance à l’organisation et la structure des fibres de collagène !
Mais rien ne dure, pas même le meilleur des matelas avec les meilleurs ressorts…
Eh oui, quand on vieillit, les fibroblastes deviennent moins nombreux et moins efficaces. En conséquence, le collagène se fait plus rare au niveau du derme… Reprenons l’image du matelas à ressorts, imagine que tu enlèves progressivement la moitié des ressorts à l’intérieur. Que se passe-t-il ? Le matelas est moins ferme : il s’affaisse ! C’est ce qu’il se passe pour notre peau. À partir de 30 ans, on perd en moyenne 1 % de collagène par an. C’est pourquoi la peau se relâche quand on vieillit.
Mais attention, nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement cutané ! En général, on différencie le vieillissement intrinsèque (c’est-à-dire naturel, simplement dû au temps qui passe) du vieillissement extrinsèque. Celui-ci est induit par un ensemble de facteurs environnementaux, par exemple les rayons ultraviolets du soleil, le stress, la pollution, l’alimentation, le tabac ou l’alcool… qui accélèrent le vieillissement naturel.
Le point commun entre tous ces facteurs environnementaux, c’est la production de « radicaux libres ».
Un radical libre, c’est un atome ou une molécule qui possède un ou plusieurs électrons célibataires. Comme ces électrons sont seuls, ils se baladent partout pour trouver leur moitié ! Le problème, c’est qu’ils n’hésitent pas à piquer des électrons à d’autres molécules et atomes qui, à leur tour, deviennent des radicaux libres. Durant cette quête, les radicaux libres causent des dommages aux protéines – dont le collagène, à l’ADN et aux membranes cellulaires.
Si ce phénomène est naturel, sous l’effet de l’exposition au soleil, de la pollution atmosphérique, de certains aliments, d’une sédentarité excessive, du tabac et du stress, ces molécules sont produites en quantité très importante par les fibroblastes.
Pour ne pas arranger les choses, plus on vieillit, moins notre corps peut se défendre, permettant alors aux radicaux libres de faire des ravages ! Ils s’attaquent aux fibroblastes, endommageant ainsi la fabrication des protéines de collagène qui donne la résistance à la peau. C’est ce qu’on appelle le « stress oxydatif », principale cause de vieillissement prématuré de la peau.
Heureusement, il y a une solution : les « antioxydants », qui neutralisent les radicaux libres en leur donnant de leurs électrons, ce qui ralentit le vieillissement de la peau.
Le seul inconvénient des antioxydants, c’est qu’on a besoin de les trouver à l’extérieur de notre corps. On les trouve notamment dans l’alimentation qui doit être équilibrée, riche en vitamines (A, C, E) et en minéraux comme les oligoéléments et les polyphénols. Et bonne nouvelle, le chocolat est un super antioxydant !
Cet article a été publié par The Conversation France – Licence Creative Commons. Auteur(e.s) : Coralie Thieulin, Enseignant chercheur en physique à l’ECE, docteure en biophysique, ECE Paris