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[Interview] Cameron Morin – Linguistique

Doctorant en linguistique, ENS de Lyon

Quel est votre métier ?

Je suis en train de me former pour devenir linguiste, c’est un métier où l’on étudie les compétences du langage chez les humains, mais aussi les langues elles-mêmes, leur structure, leur histoire et ce qu’elles révèlent du fonctionnement de notre esprit et de notre vie sociale.

A quoi ressemble votre journée de travail ?

Mes journées peuvent être assez différentes les unes des autres. Souvent, je fais des lectures sur un sujet qui m’intéresse : un aspect d’une langue ou son évolution, une expression linguistique sur laquelle je travaille. Je collecte des données et je les analyse. J’écris ensuite des textes qui discutent de mes résultats. Mais je suis aussi enseignant à l’université : j’essaye de transmettre ma passion pour la linguistique à des étudiants de différents horizons.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans ce métier ?

Deux choses : acquérir du nouveau savoir tous les jours, c’est ma nourriture spirituelle et c’est pour cela que j’essaye d’en faire mon métier. Mais aussi le partager, le transmettre pour inspirer les autres : voilà le but final de mon métier tel que je le vois.

Depuis quand aimez-vous la science ?

J’ai toujours été très curieux des sciences, notamment dès la primaire en m’abonnant à Science et Vie Junior. Au collège et au lycée, je n’étais pas très fort en sciences naturelles, mais elles me fascinaient tout de même. Ce sont les sciences humaines et sociales qui m’ont conduit à exercer mon métier d’aujourd’hui, ma pratique actuelle me réconcilie avec mes anciennes difficultés.

Quel est votre plus beau souvenir scientifique ?

Lorsque j’ai compris par mes études le rôle central que joue le langage dans la complexité humaine, cela a transformé ma vision du monde et j’ai eu l’impression de toucher du doigt une vérité profonde de l’existence.

Quel conseil donneriez-vous à des élèves qui veulent devenir scientifiques ?

Dans notre société, devenir et être scientifique est difficile. Mais si on en a la passion, il faut essayer. Il y a de multiples façons de faire de la science, par des moyens traditionnels ou des moyens nouveaux et créatifs. Nous avons besoin de passion et de créativité scientifique plus que jamais aujourd’hui.