Lorsque tu grandis, tout ton corps change, mais ce qui joue le plus sur la croissance ce sont les os. Tu le sais, dans ton corps, tu as des os, qui forment le squelette, sur lesquels vont s’attacher les muscles, qui vont se contracter pour que tu puisses bouger. Tu as aussi des organes, le cerveau dans ta tête, le cœur dans ta poitrine ou l’intestin dans ton ventre. Enfin, tu as des vaisseaux (les veines et les artères) qui permettent d’amener le sang à tous ces éléments, et les nerfs, qui te font sentir les choses de la vie (les saveurs quand tu manges, les sensations sur ta peau quand tu fais un câlin et même les douleurs, quand tu as mal quelque part).
Pour grandir, il faut que le squelette grandisse, puisque c’est lui qui supporte et protège tout le reste. Et ça va vite ! Entre tes 5 et 10 ans, tu vas grandir de presque 5 cm par an, puis ça va s’accélérer à la puberté, cette période où les filles deviennent des femmes et les garçons, des hommes. À ce moment-là, tu vas traverser ce qu’on appelle le pic de croissance, pendant lequel tu vas grandir très vite, jusqu’à 10 à 12 cm par an. La différence entre les garçons et les filles devient très visible lors de ce pic de croissance : par exemple, les filles vont avoir les hanches qui s’élargissent plus, les épaules qui s’élargissent moins. Elles vont aussi produire plus de gras que les garçons (dans le but d’accueillir un bébé et le nourrir), moins de muscles et vont moins grandir que les garçons. Après cette période, tu resteras à peu près à la même taille toute ta vie.
Mais cela n’explique pas ce qu’il se passe quand tu grandis !
Eh bien, c’est assez simple. Il y a plusieurs types d’os dans le corps : les os plats, comme ceux que tu as dans le dos, les os courts, comme ceux qui sont dans tes mains ou dans ta colonne vertébrale et les os longs. Ce sont les os longs, présents dans tes jambes et tes bras, qui vont te permettre de grandir. Ils sont faits de plusieurs parties : la tête (qu’on appelle épiphyse), le corps (diaphyse) et la partie entre les deux (métaphyse). C’est cette dernière partie qui est très importante lors de la croissance, car elle va être composée d’un cartilage (une sorte d’os un peu mou) qui va s’allonger, s’allonger, jusqu’à ce que tes os aient la bonne taille. Les organes ne poussent pas beaucoup et les muscles, vaisseaux et nerfs vont suivre la croissance du squelette. Une fois que ta taille définitive est atteinte, ce cartilage va se changer en os et tu ne grandiras plus.
Alors, comment ton corps sait la taille qu’il doit faire et quand il doit s’arrêter de grandir ? C’est là que les choses se compliquent un peu. Tes os et cartilages vont recevoir des signaux du reste de ton corps, surtout par le biais de ce qu’on appelle les hormones. Ce sont de petites molécules dont la production va dépendre de beaucoup d’éléments, notamment ton sexe, ton âge et tes gènes (ce petit architecte présent dans toutes les cellules de ton corps et qui va dire qui doit faire quoi, à quel moment et où).
Les hormones vont envoyer des signaux de croissance à tes os pour leur dire de grandir au bon moment, un peu comme de petits chefs d’orchestre ! Et tu vas produire plus d’hormones pendant ta croissance et moins après.
Ton alimentation est aussi très importante pour ta croissance. Il faut fournir à ton corps tous les vitamines et minéraux dont il va avoir besoin. Par exemple, pour former de l’os, il faut du calcium, que tu trouves dans les produits laitiers surtout, et de la vitamine D, que tu trouves dans quelques produits de la mer (poissons, huîtres…) mais que tu fabriques surtout grâce au soleil ! Pour former du muscle, il te faudra des vitamines B, que tu vas trouver dans beaucoup d’aliments, comme les lentilles, les avocats ou la viande. Et enfin, il faudra bien dormir, car c’est pendant la nuit que tu vas grandir le plus : c’est à ce moment que ton corps va fabriquer le plus d’hormones et que tes os vont recevoir le plus de signaux pour grandir. Bref, il faudra manger un peu de tout, aller faire bronzette sur la plage et bien dormir pour bien grandir !
Cet article a été publié par The Conversation France – Licence Creative Commons. Auteure : Marion Trible, Docteur en physiopathologie et biologie cellulaire à l’INSERM, Université de Bordeaux